L’intelligence artificielle (IA) redessine déjà les contours du monde des affaires, transformant des secteurs entiers et réinventant les dynamiques au sein des entreprises. Devenue un moteur incontournable d’innovation, l’IA pousse les organisations à repenser leurs stratégies et leurs systèmes.
Dans ce contexte de transformation profonde, la Commission Européenne a décidé d’introduire l’IA Act, un cadre juridique destiné à encadrer le développement et l’utilisation de l’IA au sein de l’UE. En effet, cette croissance soulève d’importants défis, notamment en matière de sécurité, d’éthique et de protection des droits fondamentaux. Pour répondre à ces défis, l’IA Act appelle donc les entreprises à suivre une certaine réglementation.
La première proposition législative sur l’IA a été présentée en 2021. Après plusieurs débats et ajustements, la Commission Européenne adopte la version finale de l’IA Act en Août 2024, avec une mise en application progressive jusqu’en août 2027.
Le règlement européen sur l’IA (ou IA Act) est la première législation générale à encadrer spécifiquement l’intelligence artificielle à l’échelle mondiale. Tout en favorisant l’innovation, elle vise à encadrer le développement, la mise sur le marché et l’utilisation de systèmes d'intelligence artificielle, qui peuvent poser des risques pour la santé, la sécurité ou les droits fondamentaux des citoyens européens.
L’IA Act propose une nouvelle approche, fondée sur les risques, en classant les systèmes d’IA (ou SIA) en quatre niveaux :
{{tab1-Se préparer à l’IA Act_ARTICLE="/tableaux-articles"}}
L’IA Act introduit des obligations pour plusieurs acteurs tout au long du cycle de vie d’un système d’IA, de sa conception à sa mise sur le marché et son utilisation. Parmi eux, on distingue :
Que l’organisation en question soit établie dans ou hors de l’Union européenne, l’IA Act la concerne à partir du moment où ses services sont distribués et/ou utilisés dans l’UE. Sont plus particulièrement concernés les acteurs ayant l’intention d’insérer ou de mettre en service dans l’Union européenne des systèmes d’IA à haut risque. Idem pour les fournisseurs et déployeurs de pays tiers dont les résultats d’un système d’IA à haut risque seraient utilisés au sein de l’Union européenne.
Avant l'IA Act, le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD), appliqué depuis 2018, imposait déjà des normes strictes pour la collecte, le stockage et l’utilisation des données personnelles en Europe.
Bien que complémentaires, ces réglementations diffèrent :
Un système d’IA sans données personnelles peut relever de l’IA Act mais pas du RGPD. Cependant, les entreprises utilisant l’IA doivent se conformer aux deux cadres pour garantir à la fois la transparence et la protection des utilisateurs.
Les entreprises doivent anticiper leur conformité en mettant en place :
Loin d’être une contrainte, l’IA Act constitue un levier de compétitivité. Les entreprises qui anticipent ses exigences pourront renforcer leur crédibilité sur le marché et établir une relation de confiance avec leurs clients. De plus, les bacs à sable réglementaires permettront aux entreprises d’expérimenter leurs modèles dans un cadre sécurisé avant leur déploiement complet. Avec une approche proactive, l’IA Act devient un atout stratégique pour les entreprises souhaitant innover en toute conformité.