Intérêt et fonctionnement du cloud hybride en 2024
Pour prospérer, les entreprises doivent professionnaliser la gestion de leurs données, les interconnecter et les exploiter de manière stratégique, cela passe notamment par un stockage efficace. Ainsi le cloud hybride s’impose comme une des solutions stratégiques à adopter par les entreprises. Intégrant les avantages des clouds public et privé, cette approche offre flexibilité et une grande capacité d’adaptation aux infrastructures en leur permettant d’ajuster les ressources en fonction de la demande.
À travers cet article, nous découvrirons les mécanismes clés du cloud hybride, ses bénéfices, ainsi que les défis que son adoption peut poser au sein des organisations.
Cloud public, privé, hybride, quelles différences ?
Le cloud public, le cloud privé et le cloud hybride représentent trois approches distinctes pour gérer les ressources informatiques d’une entreprise.
Le cloud public utilise l’infrastructure d’un fournisseur tiers (comme Amazon Web Services, Microsoft Azure, Google Cloud), accessible via Internet. Cette approche offre une scalabilité et une flexibilité élevées, avec des coûts basés sur l’utilisation. Cependant, elle présente des défis en matière de sécurité et de conformité, notamment si vous stockez des données sensibles. De plus, une dépendance excessive à un seul fournisseur peut entraîner des risques, tels que la dépendance technologique, les coûts imprévus, et les difficultés à migrer vers d’autres solutions si nécessaire.
Le cloud privé, en revanche, est dédié à une seule organisation, qu’il soit hébergé localement ou chez un fournisseur tiers. Cette approche offre un contrôle total sur la sécurité et la conformité, mais elle s’accompagne de coûts et d’une complexité de gestion plus élevés. Bien que le cloud privé puisse réduire la dépendance à des fournisseurs extérieurs, il nécessite des ressources internes importantes pour gérer l’infrastructure et garantir la disponibilité.
Le cloud hybride combine les deux approches, permettant aux entreprises de bénéficier de la flexibilité et de l’évolutivité du cloud public, tout en maintenant la sécurité et le contrôle des données sensibles dans un cloud privé. Cette approche hybride offre une solution équilibrée, permettant une gestion optimale des ressources et une meilleure adaptation aux besoins changeants de l’entreprise. Cependant, l’utilisation d’une approche hybride peut également accentuer la dépendance aux fournisseurs multiples, ce qui peut compliquer la gestion et augmenter les risques liés à l’interopérabilité et à la cohérence des services.
Cas Concrets d’Utilisation
- Entreprise Financière : Une grande banque utilise le cloud hybride pour gérer ses opérations de trading à haute fréquence sur le cloud public, tout en conservant les données clients sensibles sur un cloud privé pour des raisons de sécurité et de conformité.
Secteur de la Santé : Un hôpital utilise le cloud hybride pour stocker des données médicales sensibles dans un environnement privé, tout en utilisant des applications de traitement de données et d’analyse prédictive sur le cloud public pour améliorer les soins aux patients.
Comment fonctionne le cloud hybride ?
Concrètement, le fonctionnement repose sur trois composants clés qui travaillent ensemble pour permettre une gestion fluide et sécurisée des ressources et des données, qu’elles soient locales ou dans le cloud :
- Une orchestration et une gestion unifiée : Les plateformes de cloud hybride utilisent des outils d’orchestration pour gérer les workloads entre les différents environnements. Cela permet une gestion centralisée et une meilleure visibilité.
- Une connectivité sécurisée : La connectivité entre les clouds public et privé est assurée par des réseaux sécurisés, souvent via des VPN ou des connexions directes, garantissant la sécurité des données en transit.
- Une interopérabilité avec les autres outils de la stack : Les environnements cloud hybride doivent être interopérables, ce qui signifie que les applications et données peuvent facilement migrer entre les différents clouds sans interruption.
SCHÉMA DE FONCTIONNEMENT DU CLOUD HYBRIDE
CONNECTIVITÉ SÉCURISÉE : Connexions réseau sécurisées type “VPN” ou “Direct Connect” entre les environnements.
INTEROPÉRABILITÉ : Les applications et les données circulent librement entre les environnements.
ORCHESTRATION ET GESTION UNIFIÉE : L’outil d’orchestration gère et distribue les workloads entre les environnements.
Quels sont les bénéfices du cloud hybride pour votre entreprise ?
Le cloud hybride émerge car il offre plusieurs avantages significatifs pour les entreprises, notamment en termes de flexibilité, de réduction des coûts, de sécurité, et d’amélioration de la performance.
1. Offrir de la flexibilité et l’agilité
Le cloud hybride permet aux entreprises de choisir le meilleur environnement pour chaque charge de travail. Elles peuvent utiliser des ressources on-premise (infrastructures installées physiquement sur le site de l’entreprise) pour des applications critiques qui nécessitent un contrôle strict, tout en exploitant le cloud public pour des besoins fluctuants ou temporaires, tels que les pics de demande.
De plus, le Cloud Hybride offre une adaptation rapide puisque les entreprises peuvent ajuster avec plus d’agilité leur infrastructure en fonction des besoins changeants du marché. Grâce à l’accès facile aux ressources du cloud public, les entreprises peuvent tester et déployer de nouvelles solutions plus rapidement pour innover.
2. Optimiser les coûts
Le cloud hybride permet aux entreprises de tirer parti du meilleur des deux mondes en termes de coûts. Elles peuvent maintenir des opérations de base sur des infrastructures on-premise déjà amorties tout en évitant les investissements massifs pour répondre aux besoins temporaires en utilisant le cloud public.
Ainsi, il n’est plus nécessaire d’investir lourdement dans des serveurs pour des besoins ponctuels ou saisonniers. Cela permet de réduire les coûts pour initier un tel projet. Enfin le cloud public offre un modèle de paiement à l’usage, ce qui permet aux entreprises de ne payer que pour les ressources consommées.
3. Assurer la sécurité et la conformité
Avec le cloud hybride, les entreprises peuvent stocker des données sensibles ou critiques sur leurs propres serveurs on-premise, où elles ont un contrôle total, tout en utilisant le cloud public pour d’autres opérations.
Ainsi, les entreprises peuvent s’assurer que les données sensibles restent protégées dans des environnements hautement sécurisés au sein même de leur propre infrastructure pour répondre aux exigences réglementaires.
4. Assurer la résilience et la continuité des activités
En répartissant les charges de travail entre différentes infrastructures, les entreprises peuvent assurer une continuité des activités même en cas de difficultés. Ainsi, le cloud hybride offre une meilleure résilience en cas de défaillance ou de panne. Si une partie de l’infrastructure échoue (par exemple, un serveur on-premise), les opérations peuvent basculer sur le cloud public pour minimiser les interruptions.
Cela peut également permettre aux entreprises de mettre en place des stratégies de sauvegarde et de reprise après sinistre en utilisant le cloud hybride, assurant ainsi une récupération rapide en cas de problème majeur.
5. Obtenir des performances optimisées
Le cloud hybride permet de choisir l’environnement le plus approprié pour chaque type d’application ou de charge de travail. Les applications critiques ou nécessitant une faible latence peuvent être hébergées sur site, où les performances sont directement contrôlées tandis que d’autres applications sont déployées dans le cloud pour tirer parti de la scalabilité.
En parallèle, d’autres applications, qui ont besoin de scalabilité ou qui peuvent tolérer une latence légèrement plus élevée, peuvent être déployées dans le cloud public. Cette flexibilité garantit que chaque application fonctionne dans l’environnement qui lui convient le mieux, mais aussi de répartir les charges de travail de manière optimale ce qui optimise les performances globales.
6. Permettre la scalabilité
Le cloud hybride offre une scalabilité presque infinie en permettant aux entreprises d’étendre leurs capacités informatiques en fonction des besoins. Les entreprises peuvent facilement augmenter leurs capacités en période de forte demande, sans avoir à investir dans des infrastructures supplémentaires permanentes.
De plus, les entreprises peuvent évoluer progressivement, en utilisant le cloud public pour accompagner leur croissance, tout en continuant à exploiter leurs infrastructures on-premise.
Quelles sont les limites du cloud hybride ?
Bien que présentant de nombreux avantages comme nous l’avons évoqué précédemment, l’approche cloud hybride comporte également certaines limites qui font qu’elle ne convient pas à toutes les entreprises. L’adoption d’une telle infrastructure peut notamment ne pas être idéale pour les petites entreprises ou les startups qui manquent de ressources techniques et financières pour gérer la complexité inhérente à ce type d’architecture.
1. Une complexité de gestion
La gestion d’un environnement hybride peut être complexe, car elle implique de coordonner et d’intégrer des infrastructures on-premise avec des services de cloud public et privé. Cette complexité peut poser des défis en termes de gestion des ressources mais aussi d’orchestration et d’automatisation.
En effet, la répartition des charges de travail entre les différentes plateformes nécessite une gestion fine pour optimiser les performances. En parallèle, mettre en place des outils d’orchestration efficaces pour gérer les interactions entre les différents environnements peut être complexe et coûteux.
2. Relever les défis de sécurité et de conformité
Bien que le cloud hybride offre des avantages en matière de sécurité, il peut également poser des défis spécifiques comme le risque de cyberattaques ou la conformité réglementaire.
La multiplication des points d’accès (serveurs on-premise, cloud public, cloud privé) peut augmenter la surface d’attaque pour les cybercriminels.
Assurer la conformité réglementaire dans un environnement hybride peut être particulièrement complexe, car les données circulent entre différents environnements, chacun soumis à des régulations spécifiques et parfois contradictoires. Les entreprises doivent non seulement garantir que les données sont protégées et traitées conformément aux exigences locales et internationales, mais aussi veiller à ce que les transferts de données entre environnements publics, privés et sur site respectent les normes de sécurité et de confidentialité.
Cette complexité nécessite une gestion rigoureuse des politiques de gouvernance des données, ainsi qu’une surveillance continue pour prévenir toute violation de conformité, tout en maximisant la flexibilité et l’efficacité opérationnelle offertes par le cloud hybride.
3. Anticiper les éventuels coûts cachés
Il est également nécessaire de faire attention à d’éventuels coûts cachés car le cloud hybride peut entraîner des coûts plus élevés que prévu en raison de la complexité accrue de la gestion et de l’intégration des différents environnements.
Les coûts liés à la gestion, à la surveillance et à la maintenance d’un environnement hybride peuvent s’accumuler rapidement.
De plus, les frais de transfert de données entre les environnements on-premise et cloud public peuvent être élevés, surtout si les volumes de données sont importants.
4. Permettre l’interopérabilité et la compatibilité avec d’autres outils
L’intégration de différentes plateformes et technologies peut poser des défis en termes d’interopérabilité et de compatibilité.
Les environnements on-premise, cloud public et privé reposent souvent sur des technologies et des architectures distinctes, ce qui complique leur intégration harmonieuse. Chacune utilise souvent des systèmes d’exploitation, des protocoles de communication, des formats de données et des API différents. Ces divergences créent des obstacles lorsqu’il s’agit de faire communiquer ces systèmes entre eux de manière fluide et efficace. Sans une compatibilité intrinsèque, les données, les applications et les services peuvent ne pas s’intégrer correctement, ce qui peut entraîner des inefficacités, des erreurs ou des interruptions de service.
Cette diversité technologique peut entraîner des incompatibilités, rendant l’interopérabilité difficile à atteindre sans une planification rigoureuse et l’utilisation de solutions adaptées. En effet, certaines solutions de cloud public peuvent ne pas être entièrement compatibles avec les infrastructures on-premise, créant des dépendances envers des fournisseurs spécifiques et limitant la flexibilité.
Cela limite la flexibilité des entreprises dans le choix de leurs outils technologiques et peut restreindre leur capacité à s’adapter rapidement aux évolutions du marché.
5. Des compétences techniques requises
La gestion d’un cloud hybride nécessite des compétences techniques avancées que toutes les entreprises ne possèdent pas en interne. Les équipes IT doivent donc être formées pour gérer des environnements hybrides, ce qui peut nécessiter des investissements en formation. En parallèle, il faut trouver et recruter des experts capables de gérer un cloud hybride peut être difficile et coûteux.
6. Une performance contrariée par les latences
Bien que le cloud hybride permette d’optimiser les performances, il peut également introduire des défis liés à la latence. Le transfert de données entre différents environnements, tels que les infrastructures on-premise et le cloud, peut provoquer des retards de traitement qui impactent directement les performances des applications.
De plus, les contraintes de bande passante peuvent ralentir ces transferts, réduisant ainsi la réactivité globale du système. Il est donc essentiel de gérer ces aspects avec soin pour s’assurer que l’infrastructure hybride améliore, plutôt que de compromettre, l’efficacité opérationnelle.
7. Assurer la maintenance et le support
Les environnements hybrides peuvent nécessiter des efforts de maintenance supplémentaires, surtout en ce qui concerne la synchronisation des mises à jour et des correctifs entre les différentes plateformes.
Assurer que toutes les composantes (on-premise, cloud public, cloud privé) sont à jour et compatibles peut être compliqué car cela représente un coût et du temps passé pour vérifier chaque composant. De plus, la gestion du support technique pour un environnement hybride peut être plus complexe, car elle nécessite une coordination entre plusieurs fournisseurs et équipes internes.
Processus de migration vers un cloud hybride : comment s’y prendre ?
Si le cloud hybride semble être la solution à privilégier au sein de votre entreprise, il convient de définir et suivre un processus stratégique pour migrer vers ce type d’infrastructure.
Étape | Questions à se poser | |
Évaluation des besoins et de l’Infrastructure actuelle | – Quels sont nos besoins en termes de scalabilité ?
– Quelles sont nos exigences en matière de sécurité et de conformité ? – Quelles applications bénéficieraient de la flexibilité du cloud public ? – Quelles données doivent rester sécurisées dans un cloud privé ? |
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Choix des fournisseurs et des outils | – Quels fournisseurs offrent les meilleures options de cloud hybride ?
– Quels outils d’orchestration et de gestion unifiée sont disponibles ? – Quels critères de performance, de coût, et de support sont prioritaires pour notre entreprise ? |
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Planification de la migration | – Quelle est la feuille de route pour la migration ?
– Quels sont les risques potentiels et comment les atténuer ? – Quelles ressources et quels délais sont nécessaires pour chaque étape de la migration ? |
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Mise en place des protocoles de sécurité | – Quelles sont les politiques de sécurité nécessaires pour protéger les données en transit et au repos ?
– Comment garantir la conformité réglementaire ? – Quels outils de sécurité devons-nous mettre en place ? |
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Migration des données et des applications | – Comment minimiser les interruptions pendant la migration ?
– Quels tests devons-nous effectuer pour vérifier l’intégrité des données et la performance des applications ? – Quelle approche de migration progressive convient le mieux à nos besoins ? |
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Gestion et optimisation continue | – Quels outils de surveillance et d’analyse utiliser ?
– Comment adapter notre stratégie cloud aux évolutions de nos besoins ? – Comment optimiser les coûts tout en maintenant une performance optimale ? |
Conclusion
Le cloud hybride représente une opportunité majeure pour les entreprises qui souhaitent combiner la flexibilité et la scalabilité du cloud avec un contrôle strict sur leurs données sensibles. Toutefois, sa mise en œuvre nécessite une planification minutieuse et des compétences spécialisées. Alors que les besoins technologiques continuent d’évoluer, le cloud hybride pourrait bien devenir la norme, soutenu par des technologies émergentes telles que l’edge computing et les solutions multi-cloud. Ces innovations promettent de rendre l’environnement hybride encore plus interconnecté et dynamique.
Pour exploiter pleinement ce potentiel, il est essentiel de se préparer dès maintenant à gérer efficacement ces multiples environnements et à anticiper les avancées futures en matière d’interopérabilité et de sécurité. Elevate vous accompagne à chaque étape de ce processus, de l’évaluation initiale à l’intégration et à la gestion continue, afin de vous aider à naviguer dans cet avenir riche de possibilités.